Histoire du lieu
Durant la décennie 1920-1930, 6 500 chantiers redonnent vie à Reims et demandent la participation de plus de 400 agences d’architecture. Eclectique dans son ensemble, cette reconstruction est marquée par une certaine sobriété des formes et des ornements. Architectes, sculpteurs, mosaïstes, ferronniers et stucateurs contribuent ainsi à créer le style Art Déco.
L’Hôtel de Maître Douce, construit en 1932, s’inscrit dans cette histoire. Cet édifice, où la géométrie compose avec une décoration recherchée, est conçu par Pol Gosset, fils d’Alphonse Gosset, architecte du Grand Théâtre de Reims et de la basilique Sainte-Clotilde. Pol Gosset marque profondément la ville par ses projets de reconstruction des Docks Rémois, du Grand Familistère, rue de Vesle, comme l’Hôtel Douce, boulevard dela Paix.
Maître Douce, notaire rémois, choisit ce quartier pour son caractère résidentiel et ses moindres destructions afin d’y installer son étude et son habitation privée. De plus, le 9 boulevard dela Paixavait été le siège de l’association « L’œuvre du retour à Reims » dont Monsieur et Madame Douce étaient, respectivement, conseil juridique et trésorière.
Après plusieurs esquisses, le permis de construire est déposé en 1928 et la construction terminée en 1932. L’architecture de la façade allie rigueur des lignes et classicisme. La proportion et la distribution des différents volumes autour de l’escalier central offrent un remarquable rapport surface de circulation, surface utile. Pour la décoration intérieure, d’une grande originalité, Pol Gosset fit appel aux entreprises Mion pour les mosaïques, Levistre et Berton pour les staffs. Les ferronneries sont géométriques comme la superbe rampe de l’escalier principal, œuvre de l’entreprise Borderel, sur les dessins de l’architecte.
La salle de musique, symbole du grand intérêt des propriétaires pour cet art, est sans contestes l’élément marquant de cette demeure. Son aménagement intérieur, à la conception acoustique révolutionnaire pour l’époque, est l’œuvre de Jacques Harald Débat-Ponsan. Maître Douce fit de cette salle un lieu de rayonnement musical où il accueillit des musiciens tels que Clara Haskil, Robert Veyron-Lacroix, le Trio Pasquier…
« Humaniste, d’esprit cultivé et excellent musicien, André Douce était épris de tout ce qui touche à l’art et avive l’intelligence ». Il était à l’origine de conférences d’enseignement secondaire supérieur « Arts, Lettres, Sciences » qui permettaient à un auditoire fidèle d’être informé des grands mouvements de la pensée contemporaine. A sa mort, en 1948, son gendre, Maître Henri Gain, lui succède. Egalement amateur d’art, il continue l’œuvre entreprise par André Douce jusqu’en 1984.
En 1986,la Société Régionale de Financement des Caisses d’Epargne achète cet immeuble et finance des travaux de réhabilitation pour y installer son siège.
Le soutient financier du Conseil Régional de Champagne-Ardenne, du Conseil Général de la Marne et de la Ville de Reims permet l’acquisition et l’installation, en mais 1994, de la présidence et des services centraux de l’Université de Reims Champagne-Ardenne à la Villa Douce. L’aménagement intérieur et la décoration sont réalisés sous la direction de l’architecte Jean-Pierre Babinot et de la décoratrice Martine Poulet.
La Villa Douce est aujourd’hui tout au long de l’année universitaire un lieu d’accueil culturel : exposition, concerts, rencontres littéraires ou scientifiques, soirées terroir….
Note : La Villa Douce n'est pas accessible aux personnes en fauteuil.