Arrivé très jeune en France, Tedi Papavrami découvrait un pays et une culture qui lui étaient totalement étrangers. Sa curiosité naturelle et son besoin d'apprivoiser la langue française pour pouvoir faire de ce pays le sien, une grande solitude aussi au départ, l’ont poussé à dévorer les livres, toujours en français : Stendhal, Proust, Flaubert, Dostoïevski, Kafka...
Une curiosité dépassant les frontières, alliée à des exigences intellectuelles et artistiques, lui permettant de franchir la distance entre son domaine d'origine et d'autres horizons, singularisent cet interprète rare dans le monde musical.
En 2000, après la disparition du traducteur albanais Jusuf Vrioni, il reprendra le flambeau de la traduction de l'oeuvre d'Ismail Kadaré. Cette échappée dans le monde littéraire se poursuit en 2013 à travers l’écriture de «Fugue pour Violon Seul» aux éditions Robert Laffont. Unanimement salué par la presse, ce récit autobiographique, raconte son parcours d'enfant prodige en Albanie et son passage à l'Ouest, vers la liberté.
L’instrument, qui depuis toujours a fait partie de sa vie lui est transmis à l’âge de 5 ans par son père, brillant professeur. Les progrès de Tedi sont rapides : trois ans plus tard il joue en concert les Airs bohémiens de Sarasate, en compagnie de l'Orchestre Philharmonique de
Tirana. À onze ans, il interprète en public le Concerto n°1 de Paganini avec la redoutable cadence d’Emile Sauret.
Le jeune virtuose est invité à Paris, Il y devient l'élève de Pierre Amoyal au Conservatoire
National Supérieur de Paris. Des apparitions dans des émissions de télévision, comme «Le
Grand Echiquier» ponctueront cette période ainsi que de nombreux concerts.
A la faveur de plusieurs prix, Tedi entame à partir des années 1990 une carrière de soliste et de musicien de chambre. Il a collaboré en tant que soliste avec des chefs d’orchestre tels
que K. Sanderling, A. Papano, A. Jordan, E. Krivine, M. Honeck, F.X. Roth, Th. Fischer,
G. Varga, M. Aeschenbacher… En musique de chambre, il est pendant 9 ans membre du
Quatuor Schumann : formation avec piano. Il s’est produit en concert avec des partenaires tels que Philippe Bianconi, Nelson Goerner, Maria Joao Pires, Martha Argerich, Gary
Hoffman, Marc Coppey, Paul Meyer ou Lawrence Power.
Depuis 2011 il poursuit un travail autour des Sonates et Trios avec piano de Beethoven en compagnie du violoncelliste Xavier Phillips et du pianiste François Frédéric Guy avec lequel il se produit très régulièrement.
Désormais installé à Genève en Suisse, Tedi occupe un poste de professeur de violon à la
H.E.M. depuis septembre 2008. Il joue sur un Stradivarius de 1727, Le Reynier, prêté par le groupe Louis Vuitton Moët Hennessy.
En 2014, Tedi Papavrami est Diapason d’Or soliste instrumental de l’année et Choc
Classica 2014 pour son disque solo consacré à Eugène Ysaÿe.