En 1982, la découverte fortuite à Sofia d’un enregistrement de chant orthodoxe - très rare alors en Bulgarie à cause du contexte politique de l’époque - lui fait prendre conscience de l’existence et de la beauté d’ une expression musicale sacrée, patrimoine ancestral ignoré ou volontairement occulté. Cinq ans plus tard, il crée à Sofia le Chœur Orthodoxe Bulgare et lui donne le nom du Saint le plus vénéré en Bulgarie : Saint Jean de Rila (876 – 946), ermite et fondateur du plus grand monastère bulgare (Monastère de Rila).
En perpétuant la tradition des grands chœurs d’hommes dans l’Eglise d’ Orient, le Chœur Orthodoxe Bulgare Saint Jean de Rila porte au-delà des frontières de son pays un message artistique riche d’un millénaire, héritier de la symbiose des cultures byzantine et slave. A travers les vicissitudes d’une histoire mouvementée, c’est un patrimoine musical considérable miraculeusement préservé qui nous est transmis aujourd’hui.
Parmi les douze chanteurs qui composent cet ensemble vocal masculin plusieurs sont solistes et certains, en complément de leur formation musicale au Conservatoire National Supérieur de Sofia, ont terminé des études à l’Académie de Théologie de Sofia. Soit solistes de divers opéras nationaux, soit membres du Chœur National ou du Chœur de la Radio et Télévision Bulgare, ils participent également en dehors de leurs tournées à l’étranger, aux différents chœurs d’église qui animent à nouveau la vie religieuse de Bulgarie depuis la liberté de culte retrouvée. Réunis autour de Koïtcho Atanassov, dans un même don de soi ils mettent voix, talent et foi au service de la musique sacrée orthodoxe. Celle-ci étant exclusivement vocale, le Chœur exploite au maximum les ressources de la voix : avec un pupitre de basses profondes particulièrement étonnant, il présente une couleur vocale exceptionnelle aux timbres variés et au registre très étendu, des graves sombres des basses bulgares, symbole du mysticisme slave aux aigus aériens les plus purs des premiers ténors.
Révélé à l’étranger dès 1988 lors du concert inaugural du Festival d’Art Sacré de Paris, et sous l’inspiration de son chef, le Chœur Orthodoxe Bulgare Saint Jean de Rila est devenu rapidement l’ensemble de référence pour l’interprétation de la Liturgie Bulgare. Il donne une cinquantaine de concerts par an, invité régulier des principaux festivals européens (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Suisse). Il participe à des enregistrements pour plusieurs radios et télévisions nationales. Il est choisi en 2002 pour représenter la Bulgarie au Maroc au Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde En 2007 la Télévision Nationale Bulgare lui consacre un film dans lequel est souligné son rôle d’ambassadeur de la musique et culture bulgare sous l’impulsion inlassable de son chef Koïtcho Atanassov reconnu comme un éminent spécialiste dans l’interprétation du chant orthodoxe. En 2009, plusieurs de ses disques composent l'illustration sonore de l' exposition "le Trésor des icônes Bulgares" au Château de Vincennes, exposition sous l’égide des Présidents des Républiques Bulgare et Française et inaugurée par un concert du Chœur.
Les programmes proposent un large éventail des styles divers que peut offrir la création orthodoxe et nous font voyager dans les pays slaves où elle s’est développée de façon différente selon les circonstances politiques de cette partie de l’Europe. On passe ainsi des monodies du « siècle d’or » médiéval bulgare aux œuvres baroques et classiques du répertoire ukrainien ou aux compositions lyriques du XIX° siècle russe. On perçoit le parfum particulier des consonances orientales de la liturgie bulgare, que ce soit dans les œuvres de style archaïque datant du Réveil National (début du XIX° siècle) ou dans la polyphonie si variée des compositeurs plus récents, après la Libération de l’occupation turque (fin XIX° et XX° siècle). Grâce aux qualités vocales des membres du Chœur et à une recherche personnelle constante dans le domaine musical et musicologique, Koïtcho Atanassov dirige ainsi un vaste répertoire en exclusivité : auteur d’ adaptations à partir de partitions retrouvées, il écrit également des compositions originales inspirées des modes bulgaro-byzantins de la Bulgarie médiévale, sources musicales propres à son pays natal et auxquelles il est particulièrement attaché.
Koïtcho Atanassov se consacre depuis une vingtaine d’années à l’approfondissement et à la diffusion de l’art vocal orthodoxe slavon qui, au-delà du contexte simplement musical, représente pour lui l’expression d’un peuple et de son histoire. Considéré aujourd’hui comme l’un des spécialistes notoires dans ce domaine et ambassadeur passionné de cette culture au carrefour de l’Orient et de l’Occident, il dirige en France et à l’étranger des stages pour l’interprétation du chant orthodoxe, ouverts à tous les choristes et chefs de chœur (amateurs et professionnels). Outre son activité de musicien, il emmène chaque année en Bulgarie pour des voyages musicaux qu’il a conçus personnellement, des mélomanes désireux de découvrir un pays méconnu et son histoire et de comprendre d’où vient la musique qu’ils ont entendue lors des concerts du Chœur.